Un terrible virus annihile 90 % des habitants en Ecosse. Pour endiguer l'épidémie, le gouvernement anglais construit un mur infranchissable. L'Ecosse est désormais un no man's land barbare et violent où les survivants sont coupés du monde. Lorsque 30 ans plus tard, le même virus réapparaît au coeur de Londres, un commando de choc part en mission suicide rechercher un éventuel vaccin dans une Ecosse contrôlée par des gangs rivaux...
L'avis du cinéphile : Doomsday est un film de fan, conçu par des fans pour les fans. On y mélange une bonne dose de Escape From New York et de Ghost of Mars (John Carpenter), une bonne dose de Mad Max 2 (George Miller), une dose raisonnable de Zombie (George A. Romero) et toute une kyrielle d'influences secondaires néanmoins très visibles (Evil Dead 3 de Sam Raimi, 28 semaines plus tard de Juan Carlos Fresnadillo...), pour obtenir en fin de compte un patchwork certes intéressant mais trop fourre-tout pour atteindre ses objectifs artistiques. Déséquilibré par ses trop nombreuses directions et par son absence de réelle conviction quant à son personnage principal (sorte de Snake Plissken au féminin, sympathique quoiqu'un peu creuse et vaine), Doomsday frappe à toutes les portes sans jamais vraiment réussir à les enfoncer complètement.
On reprochera au film son rythme trop syncopé, sa réalisation saccagée par un montage certes frénétique mais ouvertement foutraque, la médiocrité de son propos politique virant au poncif mal assumé et mené avec une conviction infantile (loin de la maturité d'un John Carpenter énervé et clairvoyant), et enfin sa bande originale aux effets pompeux indigestes (typiques des productions anglo-saxonnes depuis une vingtaine d'années). Une fois cela admis, on passera un moment joyeusement décérébré en compagnie de ce maelström artistique convoyant son récit entre SF post-apocalyptique tous azimuts et film d'horreur aux piments gores étonnants. En manque de substance, l'héroïne emmène cependant le public avec elle dans ce déluge de scènes disparates toujours soignées, joliment photographiées et rythmées. Il convient d'avouer que la mayonnaise, aussi généreusement grasse soit-elle, devient rapidement addictive. Attention aux âmes sensibles toutefois, car certaines séquences très graphiques et surtout très violentes (dans l'idée) ne manqueront pas de marquer les esprits les moins préparés. Heureusement, cette violence noire et sertie d'une musique sombre à se pendre est régulièrement contrebalancée par une vraie folie dévastatrice et quelques morceaux musicaux rocks "grand-public" dopés à l'adrénaline. Un curieux mais entrainant spectacle sincère.
x Cacher la playlist
Commandes | > | x |
---|---|---|