Canal U

Logo de Canal U

Canal U est le site de référence pour les ressources audiovisuelles de l’enseignement supérieur pour les étudiants et les enseignants regroupant :

- des ressources pédagogiques pour compléter ou enrichir les enseignements, proposées sous forme de cours, de conférences, de clips pédagogiques...

- des ressources scientifiques audiovisuelles dédiées à la recherche et à l’enseignement.

- une université populaire avec des conférences dans toutes les thématiques pour une formation tout au long de la vie

 

Economie et gestion

Environnement et développement durable

Lettres, arts, langues et civilisation

Sciences de la santé et du sport

Sciences fondamentales et appliquées

Sciences humaines, sociales, de l'éducation et de l'information

Sciences juridiques et politiques

Affiche du document Violence et conflit

Violence et conflit

Yves MICHAUD

1h19min01

  • Éthique (philosophie morale)
  • Philosophie occidentale moderne
Conférence du 3 juin 2000 par Yves Michaud.
1) Il nous faudrait toujours garder à l'esprit la différence entre les vraies images de la violence (et la violence réelle), généralement pas montrées parce qu'insoutenables et les images ritualisées, stylisées, banalisées, que donnent le cinéma et la télévision, même quand on les juge " violentes ". Ceci doit nous rendre prudents dans notre évaluation du rôle des images de la violence : elles sont si stylisées qu'elles n'ont pas grand effet et, en même temps, elles tendent à cacher la véritable sauvagerie de la violence sous leur apprêt de cellophane.
2) Le fait que nous soyons tous d'accord sur ce qui constitue un cas ou une situation de violence caractérisée ne doit pas nous faire ignorer que les appréhensions de ce qui est violent varient beaucoup selon les sociétés, les groupes, les individus. La manière de jouer au rugby en France est considérée comme violente par les joueurs néo-zélandais ou britanniques. La violence dans la rue à Paris au XVIIIe siècle n'avait pas de commune mesure avec ce que nous connaissons. Certains considèrent le harcèlement moral comme de la violence, etc.
3) La violence avec sa brutalité évidente fait l'objet de reprises intellectuelles : ainsi naissent des problématiques de la violence qui amalgament faits et évaluations. Naît alors une représentation complexe teintée d'autres préoccupations. On construit ainsi des " problèmes de la violence " qui occultent en partie l'ultraviolence humaine et intègrent d'autres hantises. Dans les années soixante-dix, la violence, c'était en Europe la violence des dictatures et celle des mouvements insurrectionnels. Dans les années quatre-vingt, ce fut plutôt la criminalité. Dans les années quatre-vingt-dix, c'est la violence des banlieues qui est passée au centre de nos préoccupations (en Europe, c'était la violence envers les étrangers). Maintenant, c'est la violence dans les écoles qui est au premier plan.
Jusqu'à ce que l'on passe à autre chose. Nous nous servons de la notion de violence pour dire quelque chose sur nos sociétés et les problèmes qui nous y préoccupent. Il faudrait pouvoir toujours garder ces idées à l'esprit.
Accès libre
Affiche du document Clonage reproductif, clonage thérapeutique

Clonage reproductif, clonage thérapeutique

Jean-Paul RENARD

1h24min08

  • Éthique (philosophie morale)
  • Sciences de la vie, Biologie
  • Sciences médicales. Médecine
Depuis l'annonce, en 1997 de la naissance du mouton Dolly, on a pu obtenir - chez quatre espèces, le mouton, la vache, la chèvre et la souris - des jeunes par clonage de cellules prélevées sur des animaux adultes. L'efficacité de la technique reste encore faible. Le taux élevé de mortalité périnatale et foetale tardive, environ 40% des gestations établies, traduit l'existence d'effets épigénétiques à long terme induits par les perturbations précoces de l'environnement du noyau zygotique. Le clonage doit aujourd'hui être considéré, avant tout, comme une voie de recherche pour l'étude de la plasticité fonctionnelle du noyau des cellules différenciées. La maîtrise du clonage animal offrirait de nombreuses perspectives d'applications pour l'expérimentation animale, et aussi l'obtention d'animaux transgéniques issus de noyaux modifiés lors de la culture des cellules donneuses. Le non recours au clonage reproductif s'impose aujourd'hui chez l'homme, non seulement par simple précaution - compte tenu des cas de syndromes létaux observés chez les animaux clonés - mais aussi pour des raisons éthiques. L'obtention à partir de blastocystes humains issus du clonage, de cellules embryonnaires multipoptentes qui seraient ensuite différenciées en culture ouvrirait la voie au développement des autogreffes pour corriger des défauts tissulaires. Ce clonage dit thérapeutique et impliquant l'utilisation de très jeunes embryons à des fins de recherche, n'est toutefois pas prêt de devenir réalité.
Accès libre
Affiche du document Les enjeux éthiques de la génétique

Les enjeux éthiques de la génétique

Axel Kahn

1h13min40

  • Éthique (philosophie morale)
  • Sciences de la vie, Biologie
  • Génie chimique et techniques connexes, chimie industrielle
Conférence du 31 janvier 2000 par Axel Kahn.
Au XIXème siècle, la théorie de l'évolution, qui s'applique à l'Homme et le dépossède donc de son privilège de créature à l'image de Dieu, a constitué une onde de choc dont les effets se font encore sentir aujourd'hui. En effet, les grandes idéologies qui ont si cruellement marquées le XXème siècle, notamment l'eugénisme et le racisme ont massivement emprunté à la science de l'évolution ce qui leur semblait de nature à conforter leurs préjugés.
La génétique a plus modifié l'énoncé des idéologies enracinées dans une conception pervertie de l'évolution qu'elle ne les a créées. Le gène est rapidement devenu l'élément de base matérialisé des vieilles conceptions déterministes et des projets eugénistes et racistes. Le danger est grand que tous ceux qui sont déjà persuadés que le destin humain est déterminé par sa dimension biologique se trouvent confortés dans leurs préjugés par une certaine présentation du programme "génome humain" et par l'interprétation rapide de nombre d'études génétiques, en particulier celles portant que les comportements.
Le généticien a une responsabilité élective : non seulement réaliser du mieux qu'il le peut une science qui fasse honneur au génie humain, mais aussi s'impliquer pour la présenter au public, expliquer ce qu'elle signifie et ce qu'il est illégitime de lui faire dire. S'il est parfaitement illégitime de faire dire à la génétique que nous sommes tous prisonniers de nos gènes, la science ne suffit pas non plus à fonder l'exigence de liberté.
Accès libre
Affiche du document Les relations entre l'homme et l'animal

Les relations entre l'homme et l'animal

Jean-Yves GOFFI

1h13min42

  • Éthique (philosophie morale)
Conférence du 10 février 2000 par Jean-Yves Goffi.
L'expression "les relations entre l'homme et l'animal" peut être comprise en un sens descriptif. C'est alors aux sociologues, aux psychologues, aux ethnologues, aux historiens, aux psychanalystes, de nous dire ce que sont effectivement les relations, complexes et ambivalentes et, de ce fait, pas forcément comprises pour ce qu'elles sont effectivement, entre l'homme et l'animal ; peut-être faudrait-il dire d'ailleurs: "entre eux et nous". Mais elle peut également, dans un contexte d'appropriation croissante du vivant, être comprise en un sens prescriptif; elle constitue alors une invitation à évaluer d'un point de vue éthique les relations entre l'homme et l'animal. C'est dans cette perspective qu'on abordera la question proposée.
On présentera dans un premier temps deux traditions rivales : celle qui voit dans la bête une créature inférieure, livrée au pouvoir de l'homme ; et celle qui étend le domaine de la compassion ou de la pitié jusqu'à y englober la vie sensible dans son ensemble. On montrera ensuite comment certains contemporains, s'appuyant sur les notions d'intérêts ou de droits ont tenté de faire des animaux des membres à part entière de la communauté morale. Enfin, on suggérera que les êtres de nature ont une valeur symbolique susceptible d'inspirer aux êtres humains une attitude plus respectueuse envers la vie animale.
Accès libre
Affiche du document Pouvoirs sur la vie, pouvoirs sur la mort

Pouvoirs sur la vie, pouvoirs sur la mort

Marie Angèle HERMITTE

1h11min55

  • Éthique (philosophie morale)
  • Droit
  • Sciences médicales. Médecine
Féconder in vitro un ovocyte rend l'embryon humain disponible non seulement pour ses parents, mais aussi pour les médecins, les scientifiques, voire les industriels. Les techniques de réanimation permettent de conserver vivants les organes et les cellules d'une personne dont la mort encéphalique a été constatée. Le génie génétique permet de reprogrammer les génomes des microorganismes, des végétaux, des animaux et des êtres humains. Que faire de ces pouvoirs techniques ?
C'est ici que le droit peut intervenir pour permettre d'exercer des choix politiques. Comment redonner une autonomie de choix au gouvernement, au Parlement, comment faire intervenir les citoyens eux-mêmes ? Très en amont, au niveau de la recherche ? Plus en aval au niveau de l'utilisation des outils fournis par les chercheurs ? Quelles valeurs protéger -la sécurité sanitaire et environnementale ou également le type de société, d'agriculture, d'industrie que telle ou telle technique va impliquer ? Faut-il inventer de nouveaux modes de réflexion et de débat, telle la conférence des citoyens sur l'utilisation des organismes génétiquement modifiés dans l'alimentation ?
Le droit est un outil modeste qui permet davantage de fixer des procédures que de donner des solutions. Mais la mise en oeuvre progressive de ses principes généraux implique le débat, qu'il s'agisse du débat politique dans les lieux institués à cet effet, ou du principe du contradictoire qui fait de chaque procès un mécanisme d'apprentissage de la confrontation.
Accès libre
Affiche du document Les nouvelles méthodes de procréation et leur impact sur la famille

Les nouvelles méthodes de procréation et leur impact sur la famille

Israël NISAND

1h10min49

  • Éthique (philosophie morale)
  • Sciences médicales. Médecine
La légitimité de mettre en oeuvre des techniques d'aide médicale à la procréation repose en fait sur notre capacité à donner du sens à ces pratiques au delà du simple énuméré des possibles. Cette démarche complexe ne s'est pas produite correctement dans le domaine du DPN où, aujourd'hui encore, les objectifs de cette pratique médicale qui touche la totalité des grossesses en France ne sont pas clairement définis. En l'absence d'objectifs collectivement élaborés, c'est la technique et son pouvoir magique qui fascine et qui réifie qui dicte les comportements médicaux et de fait celui des familles.
La règle du jeu reste alors celle-ci : il faut voir tout ce qu'il est possible de voir du foetus à l'échographie, malgré les retentissements psychologiques et médicaux parfois désastreux qui peuvent en résulter. Le pire pour certains médecins serait de ne pas voir une anomalie qui pourrait théoriquement être visible, attentant ainsi à la superpuissance médicale de cette « Big Médecine ». L'application au dépistage pour toutes les grossesses de France a des conséquences insuffisamment évaluées : le fait de demander à chaque femme (et personne n'oublie du fait de la pression médico-légale) ce qu'elle ferait de sa grossesse si une pathologie devait être suspectée n'est sûrement pas dénué de conséquences d'autant que le doute porté sur un enfant in utero retentit sur la relation ultérieure entre les parents et l'enfant.
En AMP, les pratiques plus encadrées ont évolué différemment dans le temps laissant plus de temps à la réflexion et à la recherche de sens. Il y a 4 degrés de complexité progressivement croissante au plan éthique dans les différentes techniques d'aide médicale à la procréation. A chaque étape franchie les questions qui se posent au plan éthique mettent en jeu des argumentaires de plus en plus complexes.
1°) La stimulation simple avec ou sans insémination par le sperme du conjoint et la FIV avec ou sans ICSI constituent le 1er niveau de complexité et de difficulté. Il s'agit de remédier par une méthode médicale à la stérilité d'un couple qui, sans ces techniques ne pourrait pas avoir d'enfant. Il n'y a donc pas a priori de problème éthique. Mais cependant, même à ce premier niveau, 3 problèmes peuvent se poser :
-le problème des grossesses multiples issues de ces pratiques
-le sort réservé aux embryons congelés
-l'innocuité incertaine de ces techniques en particulier de l'ICSI
2°) Les baïonnettes de filiation qui nécessitent un don de sperme ou d'ovule, le don d'embryon et les maternités de substitution constituent le 2ème degré de difficulté éthique. Là aussi, la légitimité médicale initiale peut apparaître évidente. Mais les problèmes éthiques posés par ces techniques sont plus complexes et ont un retentissement potentiel plus grave:
-conséquences psychologiques sur le couple receveur et sur le donneur
-problèmes de l'homoparentalité avec ou sans élision de l'autre sexe -motivation diverses des donneurs
3°) Le DPI qui est la rencontre de l'AMP avec le DPN constitue le 3ème niveau de difficulté. Les familles prises en charge jusqu'ici en France ont des histoires cliniques si chargées, qu'il ne viendrait à l'idée de personne de contester les DPI réalisés en France jusqu'à ce jour. La transparence de cette pratique et la publication régulière des indications et des résultats permettent d'en attester s'il en était besoin. Mais les problèmes posés à la société par le DPI émergent peu à peu:
-« social sexing » réalisés ici ou là en Europe
-adjonction d'une recherche de compatibilité HLA à la recherche génique initiale -réalisation d'un DPI pour une simple recherche HLA
4°) Le clonage reproductif constitue le 4ème niveau de difficulté éthique. Le don de gamète anonyme peut être culturellement impossible pour des couples issus de culture où la filiation est sacralisée. Il peut alors sembler plus acceptable d'obtenir une filiation à partir d'une cellule adulte paternelle plutôt que d'avoir recours à un don anonyme de sperme. Même si on ne sait pas encore si cette technique est réalisable chez les primates, la discussion éthique est nécessaire pour dire si on accepterait son occurrence ou pas en cas de disponibilité de la méthode. Nous sommes donc au début des pratiques et la réflexion est importante pour essayer d'entrevoir les conséquences psychologiques possibles de cette rationalisation de la procréation visant à éviter tout risque pour l'enfant et ses parents. Mais faire un enfant, n'est-ce pas courir le plus grand et le plus beau des risques ?
Accès libre

...

x Cacher la playlist

Commandes > x
     

Aucune piste en cours de lecture

 

 

--|--
--|--
Activer/Désactiver le son