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Affiche du document Sommes-nous responsables de nos croyances ?

Sommes-nous responsables de nos croyances ?

Pascal ENGEL

1h08min36

  • Généralités
  • Religion naturelle
Les croyances ont des causes plutôt que des raisons, et beaucoup d'entres elles sont soumises à des déterminations sociales. Si la croyance n'est pas volontaire, comment pourrions-nous être responsables de nos croyances? Peut-on reprocher à quelqu'un de croire des choses stupides? Et pourtant on peut blâmer un individu pour ses croyances racistes ou pour ses opinions irrationnelles, et nombre de conceptions de la croyance religieuse en font des engagements volontaires. Depuis le fameux argument du pari de Pascal, on a également soutenu que les raisons pratiques de croire pouvaient, dans certains cas, l'emporter sur les raisons théoriques de croire. Y-a-t-il une "éthique de la croyance" au même sens qu'il y a une éthique tout court?
Si nous voulons répondre à ces questions, il nous faut d'abord clarifier la psychologie de la croyance, et déterminer si elle relève de la part active ou de la part passive de notre esprit. Alors que l'action est soumise au contrôle, les croyances ne le sont pas. Il faut aussi réviser notre conception usuelle de la liberté dans la croyance. Celle-ci ne repose pas sur la liberté de la volonté ou le libre arbitre, et la raison pratique diffère de la raison théorique. Il ne s'ensuit pas qu'il n'y ait pas de liberté de croire, ni de responsabilité quant aux croyances. Nous devons à la fois renoncer à une conception purement déterministe et causaliste des croyances, du type de celles que défendent nombre d'anthropologues, de sociologues et de psychologues cognitifs, et à une conception purement volontariste.
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Affiche du document État islamique et religions islamiques

État islamique et religions islamiques

Mohammed TOZY

1h16min16

  • Autres religions et religion comparée
  • Science politique
État islamique et Religions Islamiques par Mohamed Tozy
Le titre de cette communication est un parti pris délibéré qui fait violence à la catéchèse qui a permis ma socialisation dans la religion musulmane ainsi qu'aux principes reçus dans le cadre de ma formation académique. Il renvoie à une prise de position assumée en faveur de l'historicité et une mise en perspective d'un imaginaire unitariste qui a forgé notre représentation de l'Islam : pour les uns en tant qu'altérité radicale et pour les autres en tant que stigmate " indélébile " qui rend possible l'existence de soi dans le monde. Il s'agit d'inverser la proposition d'un Islam unique entretenant des relations plus ou moins suivies avec des variations sous des formes historiques différentes fruit des croisements de la géographie et de la culture, allant de la principauté aux États islamiques en passant par les empires.
Une analyse historique et philosophique de l'Islam aussi bien dans le passé qu'actuellement nous met en présence d'une religion plurielle aussi bien à travers ses producteurs d'orthodoxie (les oulémas) que dans ses modes d'appropriation par les croyants à travers le monde. De plus, la thèse d'un Islam unique signifierait l'acceptation d'une vision mythologique des acteurs en incorporant sans discussion aucune le discours idéologique sur le panislamisme. Un concept crée à la fin du XIXe siècle à la faveur du mouvement de reflux de l'Islam et dans une perspective de " réforme " initiée par l'empire ottoman et prise en charge par les élites arabes dans le cadre de ce qu'on a appelé la Salafiya. On verra plus loin les vicissitudes historiques de ce concept et l'incapacité de ces élites à défier les logiques des états nations qui vont utiliser l'Islam comme un référentiel second qui va venir très loin derrière le nationalisme et le socialisme.
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Affiche du document Confucianisme, post-modernisme et valeurs asiatiques

Confucianisme, post-modernisme et valeurs asiatiques

Anne CHENG

1h02min34

  • Autres religions et religion comparée
Même si elle apparaît à bien des égards comme accessoire dans les tourmentes révolutionnaires qui ont secoué la Chine tout au long du XXe siècle, la question de la survie du confucianisme dans une société qui se veut moderne, voire post-moderne, ne manque pas de provoquer une certaine perplexité. Comme chacun sait, le confucianisme a fourni pendant deux mille ans un soubassement idéologique et institutionnel à un régime impérial qui n'a définitivement disparu qu'en 1912. À ce titre, l'héritage confucéen, rendu responsable de l'arriération de la Chine et perçu comme la source de tous ses maux, a été la cible privilégiée du mouvement iconoclaste du 4 mai 1919, avant de faire l'objet, entre 1966 et 1976, de destructions systématiques au cours de la Révolution Culturelle.
Comment expliquer alors que ce même confucianisme, à partir de la fin des années 1970, soit apparu au contraire comme le moteur de l'essor économique du Japon et des " quatre petits dragons ", jusqu'à devenir, dans la bouche de certains dirigeants connus pour leur autoritarisme, un atout central du discours sur les " valeurs asiatiques " ? Parallèlement à cette instrumentation de toute évidence idéologique s'est développée depuis le début du siècle une réflexion sur la réappropriation de la tradition et des valeurs confucéennes émanant d'intellectuels en Chine d'abord, puis, après la prise du pouvoir par les Communistes en 1949, à Hong Kong et Taiwan, avec un retour actuel en Chine Populaire accompagné d'une diffusion dans la diaspora de culture chinoise, notamment aux États-Unis.
En fin de compte, le confucianisme a-t-il perdu définitivement toute assise dans les sociétés chinoises ou sinisées, et a-t-il encore une chance de compter dans les débats de notre " monde global et éclaté " ?.
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Affiche du document Le jihad - Makrâm Abbes

Le jihad - Makrâm Abbes

Makram ABBES

1h21min00

  • Généralités
Depuis l’avènement du 11 septembre, d'abord en tant que donnée historique fondamentale qui a bouleversé les relations internationales, ensuite, et surtout, en tant que concept qui a permis d’isoler certains éléments du réel et de fournir une grille de lecture pour tout ce qui touche à la guerre, à l’ennemi, aux problèmes du droit et de la sécurité, l’islam s’est trouvé au centre des débats induits par ce grand tournant du début du XXIème siècle. Le concept du 11 septembre a initié une nouvelle figure de l’ennemi (le jihadiste) qui n’a rien à voir avec celles de l'ennemi classique représenté par un Etat, et respectueux, peu ou prou, de ce que les doctrines classiques de la guerre appelaient "la guerre régulière" ou "la guerre en forme", celle qui obéit à des codes, à certaines lois faisant une large place au droit ou à la morale. Visiblement, cet ennemi ne respecte aucun code, aucune loi puisqu'il situe le combat non pas entre des entités politiques et juridiques bien déterminées, mais plutôt entre, d'un côté, des groupes agissant au nom de l’islam, et, de l'autre, des cibles potentielles non identifiables pouvant varier d’un pays à l’autre. En raison de la naissance de cette figure d’un ennemi insaisissable, se réclamant d’une doctrine terrifiante et monstrueuse, fondée sur la barbarisation de l’Autre, qu’il soit arabo-musulman ou occidental, les discours portant sur la conception de la guerre en islam ont eu tendance, récemment, à accréditer l'idée d'un islam foncièrement belliciste et guerrier, dans lequel l'ennemi est forcément ontologisé et prédéfini. Certaines lectures qui se veulent savantes et académiques font même de l’islam une exception sur le plan militaire, puisqu’il serait le seul à prôner la doctrine de la guerre fondée sur la violence aveugle et la conversion forcée, une guerre totale et pérenne qui doit continuer, au nom d'un horizon théologique macabre, jusqu'à la fin des temps. Ainsi, pour l'un des auteurs représentatifs de ce type de lectures, l'islam serait passé par deux phases : celle, dans un premier temps, du
jihâd en tant que combat meurtrier où il a cherché à soumettre les autres peuples par la violence, et celle, dans un deuxième temps, après l’épuisement de ses forces militaires, d'un
jihâd plus méritoire, le combat contre soi-même. «Malheureusement, dit l'auteur, il s’avère que [l'islam] est toujours miné par la violence extrême (terrorisme, assassinat et suicides), et l’on s’interroge légitimement pour savoir si elle n’a pas quelque base dans sa culture. » La naissance de cette figure du
jihâdiste, associée à celle du musulman conquérant du VIIème siècle serait ainsi le socle de cette représentation d’un islam qui a toujours mobilisé les mêmes raisons (la croyance) pour faire la guerre et dans lequel la théologie est à la fois le moteur et le
télos du politique. Le seul changement, d'après ces lectures, c'est que du combattant tellurique qui a sillonné les terres au nom de Dieu au VIIème siècle, on est passé au combattant aérien qui fend les airs à l'aube du XXIème siècle. Mais la nature du combat, ainsi que la conception et la représentation de la l'activité guerrière sont et seront toujours les mêmes.
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Affiche du document Salafismes au 20ème siècle - Dominique Thomas

Salafismes au 20ème siècle - Dominique Thomas

Dominique Thomas

1h38min00

  • Généralités
Notre approche dans cette communication consiste dans un premier temps à déterminer les nouveaux labels et référents idéologiques de ce qu’il convient de nommer aujourd’hui le courant salafiste et sa branche djihadiste, dans le but d’appréhender les évolutions politiques et doctrinales de l’idéologie de l’islam politique de ces dernières décennies.

Dans une seconde partie, nous présenterons les grandes évolutions de la mouvance, ses aspects particuliers sur les différents territoires dans lesquels elle a pu prendre souche. L’objectif est de voir comment la doctrine salafiste, qui vise à redonner une lecture dite puriste des textes, se décline sur différents territoires et parvient à cohabiter avec d’autres courants du champ religieux. A côté d’un salafisme traditionnelle, à la fois piétiste et revivaliste, est apparu une autre forme de salafisme, plus politique et qui s’est inscrit dans un esprit de rupture voire de confrontation violente. Quel est le particularisme de ce courant hybride. Depuis le11 septembre 2001, la majorité des actions armées perpétrées au nom de l’islamisme radical ont été commises par des activistes se réclamant de ce corpus idéologique et utilisant des labels politiques et organisationnels nouveaux dans le champ du djihad, tels que ceux de « tawhîd » ou de « takfîr ». L’apparition de ces référents idéologiques, notamment de l’action armée, remonte à peu près à la fin de la guerre en Afghanistan en 1989. Si, à l’instar des mouvements islamistes radicaux antérieurs, le salafisme djihadiste appelle à un retour à la communauté originelle de l’islam et à l’instauration du califat, il ne vise plus seulement à renverser les régimes en place dans le monde arabe, mais proclame la rupture avec l’Etat-nation et toutes les institutions qui le structurent.
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